Germán Becerra, peintre et sculpteur français d’origine colombienne, a construit la majeure partie de sa carrière à Düsseldorf en Allemagne. Il réside en France, à Savigny-lès-Beaune, au cœur de la Bourgogne.

Luis Germán Becerra Agudelo, de son patronyme complet, est né à Sotaquira (département de Boyacá) en Colombie en 1928. Après des études artistiques à Bogotá, puis à Rome, il se fixe en Allemagne. Il travaille d’abord dans l’agriculture et l’industrie pour survivre, continuant de pratiquer son art orienté depuis toujours vers les gens du peuple, les travailleurs, les exilés, les migrants, les rejetés, les persécutés, mais aussi la paix et l’amour. Cette thématique contrastée et humaniste ne déviera jamais.

Remarqué par Otto Pankok, professeur aux Beaux-Arts de Düsseldorf, qui le nommera meisterschüler (*), il résidera dans cette ville, qui est un berceau artistique, à partir de 1955.

Après sa rencontre avec Paule Di Puccio, écrivain-poète originaire de Savigny-lès-Beaune, il séjourne à la cité internationale des Arts de Paris de 1964 à 1967.

Désormais, il partagera sa vie artistique entre Düsseldorf et Savigny-lès-Beaune dans la cuverie-atelier devenue résidence principale du couple.

Ses œuvres se trouvent dans de nombreuses collections privées et dans des musées, principalement en Allemagne. D’importantes expositions lui ont été consacrées à Bogotá, en Allemagne dans de grands musées et galeries, à Paris à la Maison de l’Amérique latine, à Bussy-Rabutin, à Beaune, au Conseil Régional de Bourgogne à Dijon.

Moins connu en France qu’en Allemagne où il a participé à la création du groupe Junge Realisten et fréquenté des intellectuels comme Gunther Grass, prix Nobel de littérature, Germán Becerra mérite la reconnaissance dans son pays d’adoption. Son œuvre est un hymne à l’humanisme, à la paix et à l’amour et un combat avec des couleurs contre la haine et les violences de toutes sortes. Echappant à toute classification, il a consacré sa vie à la plus noble des  activités humaines : promouvoir la paix par son art. Rien que pour cela, son discours est et restera contemporain.

Jean-Marie Perrot, critique d’art et ex-enseignant en Arts plastiques

 

(*) Elève-maître : cette distinction lui permettait d’avoir un atelier personnel dans l’école